· 

Mon œil !

Mon œil !
Cette expression a quelque chose de plaisant quand je m’y attarde. Elle signifie à mon interlocuteur que je ne le crois pas. Il s'agirait d'une forme plus concise de "il n'y en a pas plus que mon oeil", datant de la fin du XIXe siècle, et utilisée pour montrer que l'œil ne perçoit rien, et que la vérité de mon interlocuteur est la sienne…

Effet d’illusion, tu te mets le doigt dans l’œil car cet œil n’est pas le mien – il est porté avec élégance par le phare de l’île vierge qui porte le regard sur le large pour éclairer les bateaux esseulés…
Effet d’illusion, au second coup d’œil, cet œil n’en est pas un. Il reste suggestif pour celui qui le regarde. Pour ma part, j’adore dégoter, que dis-je, j’adore aller à la pêche avec l’œil du viseur (celui de mon appareil photo j’entends) et non le mien pour découvrir ma vérité qui ne sera bien évidemment pas la vôtre, juste la mienne. Mon œil est toutefois bien affûté et souvent fantaisiste pour le prêter à mon viseur, au gré des situations afin de voir ce qui ne peut être vu de mes propres yeux. Et pour parfaire le tout, mon œil ne s’est jamais révélé vaincu quand j’utilise l’œil du viseur… Il ne se rebelle, ni se soumet… A vue d’œil, il emprunte le sens que choisit le viseur. Il apprécie les angles de vue du viseur que les deux yeux assemblés ne sauraient voir. Il montre par surprise des évidences invisibles, des certitudes altérées, des erreurs improbables…
Et je peux dire alors que je ne suis plus très loin du « trompe l’œil »… La photographie a cela de magique qu’elle peut réunir des milliers de paires d’yeux séduits, confus sur un sujet sans jamais y trouver la fin de l’histoire … car la perspective et la représentation sont aussi nombreuses que nous sommes ici rassemblés, les yeux fermés. Malgré tout, je continue à ouvrir l’œil, le mien et celui qui m’accompagne dans la découverte du quotidien. Mon Œil !
© Magali Grégoire Photographies

Écrire commentaire

Commentaires: 0