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Je suis tendance...

Je n'ai pas l'habitude de partager des publications traitant de la photo ici.

Je le fais ici car cette bloggeuse m'a conquis dans son approche et sa réflexion sur la diffusion de photos sur les réseaux sociaux.

Cet article est même l’occasion de parler un peu de moi et de ma passion.

A mon tour, je vais développer pour le plaisir ma chronique du jour.

Je fais l'expérience tous les jours de publications de photos sur Facebook et Instagram. Moi-même, je suis l'initiatrice de mon propre élan de diffuser les photos que je peux réaliser dans des endroits connus ou moins connus. Mon côté "passion" ne me lâche pas et aurait tendance à prendre de plus en plus de place dans mon quotidien.

C'est une activité parmi d'autres. Je peux vous le confier en toute sincérité : elle n'est pas rémunératrice. Faire 2 à 3 reportages dans l'année, vendre une ou deux photos : c'est le bilan sage de mon activité photographique. En fait pas suffisant pour donner davantage d'envergures dans mes projets photographiques.

Voilà 10 ans que j'ai commencé cette reconversion. Les débuts étaient fluctuants mais plus engagés. Au bout de 10 ans, mon regard a évolué, mes convictions aussi.

Nous sommes dans une société où « Fais de tes rêves une réalité » est devenu un adage. Or, tant que nous-mêmes ne changeons pas, le monde restera ce qu’il est. Et s’il est le reflet de nos intérieurs, de nos pensées, je pense que nous avons beaucoup à travailler sur nous-mêmes pour faire changer les choses. « travailler sur nous-mêmes », est-ce le bon terme d’ailleurs ? Je dirai plutôt que nous avons à nous remettre en question dans notre façon d’organiser notre vie.

Il suffit de regarder autour de nous sans aller au-delà des frontières pour se dire que retrousser nos manches est un devoir pour les générations qui viennent. Nous devrions être des modèles en reconnaissant que nous laissons ces situations « bancales » (sans vouloir employer d’autres termes alarmistes) à nos enfants qui devront trouver des solutions pour vivre ensemble. Or, l’humain a du mal à changer profondément les choses en lui. Normal dirons-nous… Nos efforts sont court-circuités par les autres… Il faudrait que les autres changent en même temps que nous pour que nous puissions passer à un autre paradigme… Or, il est tentant de dire « c’est impossible » dans ses moments de doute.

Bref, cette parenthèse pour en revenir à la photo ! Nous aimons montrer ce que nous faisons à travers une photo pour nous donner du courage, du sens… pour montrer que nous existons. Et là est tout le paradoxe !

Cette photo est un édulcorant à notre vie quotidienne qui paraît bien fade au vu des actualités du monde.

Nous aimons embellir notre récit de vie à travers des petits gestes qui sont immortalisés à la volée sur un écran et montrés au monde au cas où le monde nous aurait oublié… C’est à la fois rassurant et peut servir une cause : celle de montrer que je suis utile et surtout que je suis un être social qui a besoin de développer des échanges avec des connus ou des inconnus. Cause très louable en soi mais est-elle suffisante pour ne pas remettre en question notre appétit de nous montrer ?

Et cette cause a atteint son paradoxe : je suis prête à partager un lieu en photo sans me  soucier outre mesure des conséquences dramatiques de ma présence sur ce lieu foulé par des milliers de touristes à la recherche de sensation « artificielle » de se rapprocher un peu plus de la nature.

En ce qui me concerne, j’aime partager sur Facebook, beaucoup moins sur Instagram et pour cause. A l'évidence, Instagram ne m'attire pas. J’ai beau vouloir y trouver un sens, je n’en trouve pas… sauf dans l’idée de faire ma promotion de photographe de reportages.

D'une part, j'ai du mal à apprécier une photo sur l'écran d'un téléphone. Je vais dire, c'est le revers de ma passion qui me fait dire ça. Car oui, une photo, ça se savoure et toutes les photos que je publie passent par la case "post-traitement". Or, Instagram, je le vois un peu comme une banque d'images où le flux est incessant et ne permet plus vraiment d'apprécier les photos car même un amateur avec un téléphone peut faire des prises de vue extra.

Comme l'homme a cette tendance à faire du mimétisme et se copier, les cadrages sont parfois bluffants. En une seconde, un abonné peut montrer ce que je fais en 1/2 heure sans compter les heures de formation perso passées depuis un lustre pour faire un usage adapté et efficace de mon boîtier ni les heures passées depuis 10 ans à expérimenter. Cette photo bluffante n'aurait peut-être même pas de charme ou le même impact si elle était diffusée sur un écran d'ordi... Et utiliser l'ordinateur pour accéder à Instagram, c'est impossible. Ce réseau social est fait pour les téléphones et a cette fâcheuse tendance à vouloir recadrer au carré... Les formats utilisés autre que le carré sont moins esthétiques... Et me conformer à un cadrage autre que ce que me propose mon viseur me convient moins.

On peut même se poser la question de l’impact : est-ce la photo qu’on aime ou plutôt le lieu photographié qui a pris une touche idéalisée dans la tête de celui qui regarde ? L’article que je vous partage là montre à quel point nous sommes influençables et imitateurs.

Pour le reste, je vous laisse lire l'article pour ceux que ça intéresse.

Il est un peu long mais a l'avantage d'illustrer le fond de la pensée de l'auteur.

Pour finir, voici ce qu'en dit une photographe et professeure d'art mentionnée dans l'article : " chaque jour, des millions de personnes publient des millions de photos – en vient à standardiser l’imagerie Instagram. C’est là où le nom d’« influenceur » ou « influenceuse » prend tout son sens : on s’influence mutuellement à recréer les mêmes choses."

 

Alors suis-je tendance ?

Je me mets à la page : je regarde, je fouille, j’expérimente, j’interroge mes ados et je me laisse doucement influencée par les modes et tendances qui traversent mon époque. Et si vieillir, c’était avant tout accepter ces nouvelles tendances pour mieux vivre ma particularité de photographe dans ce monde ?

A très vite pour une nouvelle chronique improvisée.

 

Et voici le lien de l'article : https://ici.radio-canada.ca/recit-numerique/193/instagram-tourisme-photo-nature-effets-influenceur?fbclid=IwAR2nWxxyHsnh8cIZ4624Vx1lAhHX1dw05-keRTu5IPDoWr53fBXA2n-Pz_k

 

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